Artisanat et nature au nord de Campeche

Pendant notre séjour à Campeche, nous avons fait une deuxième excursion, cette fois-ci organisée par l’agence Xtampac qui avait un bureau directement au rez-de-chaussée de notre hôtel à Campeche (Francis Drake). Nous étions un peu moins contents de cette prestation, même si elle nous a permis de voir beaucoup d’endroits différents en une journée.

Le départ de l’excursion se faisait à 7h du matin – à priori, on n’était que tous les deux pour la journée. Sauf qu’après une demi-heure de trajet, le chauffeur a reçu un appel de l’agence, l’informant qu’il devait prendre deux personnes supplémentaires. Il était question qu’on fasse demi-tour, finalement l’agence a mandaté un deuxième conducteur qui a amené les deux autres touristes (un couple mexicain ayant vécu en France) à la première station de l’excursion pour qu’ils puissent nous rejoindre.

Hecelchakan, le petit déjeuner mexicain

Après une petite heure de trajet, nous voilà arrivés à Hecelchakan.

Notre chauffeur nous a expliqué que nous allions manger ici. Sur le principe, très bonne idée, car nous n’avions pas pu prendre de petit déjeuner à l’hôtel avant notre départ matinal. Mais nos pauvres estomacs habitués aux viennoiseries avaient du mal avec le petit déjeuner mexicain qui nous était proposé sur ce marché au centre du village : un kiosque préparait la cochinita pibil, plat typique de la région. Il s’agit de la viande de porc cuite dans des feuilles de bananiers, servie dans des tortillas et avec possibilité d’agrémenter le plat avec des sauces épicées et le fameux mélange tomates-oignons omniprésent dans la cuisine mexicaine. Pourquoi pas – mais pas à 8h du matin ! Par politesse (et par manque d’alternatives), nous en avons commandé deux par personne, alors que notre chauffeur en mangeait 5 avec grand appétit. 🙂

Même si nous avions un peu du mal avec ce début de journée, nous avons néanmoins apprécié l’authenticité de l’expérience : ici, aucun risque de se sentir comme un touriste, nous étions les seuls non-Mexicains sur la place du village ! Une fois le repas terminé, notre chauffeur nous a laissé une heure de temps libre en attendant que le couple mexicain nous rejoigne et qu’ils puissent également manger. Il était tôt, et il n’y a pas énormément des choses à faire ou à voir à Hecelchakan, donc le temps nous est paru assez long. Nous avons d’abord profité des températures clémentes du matin assis sur un banc, avant de visiter le petit musée archéologique de la village (entrée : 45 pesos par personne). Une fois que les deux autres touristes étaient arrivés, nous avons également visité l’église qui avait entre-temps ouverte, avant de partir vers la deuxième station de l’excursion.

Xcalumkin, un site maya pas comme les autres

Notre chauffeur nous a amené pour visiter le site maya de Xcalumkin. L’accès aux ruines est gratuit, il n’y a presque pas d’infrastructure touristique, seulement un gardien qui veille à ce que le site ne soit pas pillé (ce qui est clairement arrivé dans le passé). Le site est petit et plutôt surprenant, car il est à peine excavé. On imagine ici très facilement ce qu’ont dû ressentir les archéologues quand ils ont trouvé des ruines de villes maya envahies par la végétation. A part le fait de se sentir comme Indiana Jones, il est intéressant de voir un site à l’état quasi-sauvage, ce qui fait un beau contraste aux sites fouillés, restaurés et exploités par le tourisme comme Tulum ou Chitchen Itza. Nous avons passé une petite heure sur place, malheureusement en compagnie de beaucoup trop de moustiques.

Calkini et l’église San Luis Obispo

La troisième étape de notre excursion était Calkini et plus précisément l’église San Luis Obispo. C’est en effet une très belle église qui est surtout connue pour son retable du style baroque. Par contre, on n’a pas pu l’admirer de près car il y avait un mariage ce jour-là. Finalement, nous nous sommes arrêtés pour une dizaine de minutes juste pour aller jeter un coup d’oeil à l’église (certes, magnifique) – une étape dont nous aurions pu nous passer.

Vue sur le côté de l’église San Luis Obispo

Bécal et la fabrication de sombreros

La prochaine station était plus à notre goût : nous avons visité une entreprise familiale de fabrication de jipijapas, les fameux sombreros de la région. Après une courte introduction à la production de la matière première, nous avons pu assister à une démonstration du savoir-faire des artisans qui tissent ces beaux chapeaux à la main – dans des caves, où l’humidité facilite la manipulation des tiges. Evidemment, il y a aussi une boutique attenante qui propose les produits finaux à la vente, et nous sommes donc partis avec un joli jipijapa pour Croissant. 🙂

Pomuch, visite d’une boulangerie

Un autre mini-arrêt a été effectué dans le village de Pomuch, qui est connu dans la région pour son fameux pain, surtout celui farci au fromage, jambon et jalapenos ou celui à l’anis. Nous avions l’occasion d’acheter quelques spécialités salés et sucrés dans une boulangerie traditionnelle avant de partir pour la dernière étape de notre excursion.

Notre chauffeur a profité de cette halte pour nous raconter que Pomuch était également connu au niveau national pour une tradition un peu particulière liée à la fête de la Toussaint (Dia de los Muertos, un des jours fériés le plus important au Mexique) : les habitants déterrent les os des défunts, les nettoient et les enveloppent dans des tissus spécialement brodés pour l’occasion avant de les poser à nouveau dans leurs tombes. 

Ich Ha Lol Xaan, los ojos de agua

En début d’après-midi, nous étions arrivés à la dernière station de notre journée, la réserve écologique d’Ich Ha Lol Xaan (à environ 30 minutes en voiture de Campeche). L’endroit est aussi connu sous le nom de « ojos de agua » (littéralement : les yeux d’eau) car il y a deux petits plans d’eau qui permettent de se rafraîchir – nager est un peu compliqué étant donné la taille du site et la faible profondeur de l’eau. 

L’endroit est très joli, en plein milieu de la nature, et beaucoup de gens amènent leur pique-nique et y passent la journée. Il y a aussi un tyrolienne et la possibilité de faire du kayak. Nous étions contents de pouvoir nous détendre un peu après la journée passée majoritairement dans la voiture. Seul petit bémol : vraiment tout est payant. Nous avons payé une entrée (40 pesos par personne) qui ne donne accès qu’au site – tout le reste –  y compris la location d’une chaise en plastique – était en supplément. Si vous y allez, prévoyez aussi de l’anti-moustique, les insectes sont féroces proche de l’eau.

Après deux heures passées sur place, nous sommes rentrés à Campeche et étions de retour vers 16h45. Nous avons vu et appris pas mal de choses, mais au tarif de 1100 pesos par personne, nous sommes restés un peu sur notre faim. On avait parfois l’impression qu’ils essayaient de nous vendre quelque chose de moyennement intéressant comme une attraction à ne pas manquer (surtout pour les deux étapes qui n’ont duré que 10 à 15 minutes). Et il faut aussi dire que ce n’était pas très confortable d’être à 5 dans la voiture (4 passagers et le chauffeur).

Autre chose qui était un peu dommage était le fait que nous n’avions qu’un chauffeur, mais pas de guide. Il faut dire que l’agence nous avait bien précisé ce fait et que notre chauffeur nous donnait néanmoins quelques bribes d’information. Mais avec un peu de recul, nous aurions peut-être davantage profité de cette excursion si quelqu’un nous avait expliqué plus en détail les traditions et l’artisanat de la région. Si le périple de cette excursion vous intéresse, vous pourriez aussi comparer avec l’offre de l’agence Kankabi’Ok Tours à Campeche, qui propose une excursion similaire et avec qui nous avions passé une excellente journée à Edzna et Champoton la veille.

(Bretzel)